Sur le fil coton du canevas du temps,
s'esquisse et se dessine
le portrait des humains
qui savent aimer vraiment.
Les pires souvenirs
le doutes et les tourments
s'effacent, en voyant les pépites,
restant, sur l'grand tamis du temps
Dans le vert sylvestre
le subtil serpent
se love sur sa branche
où se prélasse lascif
un jaguar nonchalant,
un noble léopard,
jaillit un tigre menaçant
Dans le brocart grenat
du plus profond des âges,
l'écarlate du carnage
d'la chasse à cour des grands,
fait terrer le renard
pleurer les enfants sages
et la biche atterrée
A l'heure de l'hallali
en haut des grandes montagnes
les hurlements du loup
de nos tendresses sauvages
Dans l'émeraude des ramages
dorment les paresseux
accrochés par la queue
Le facétieux macaque
croque le poux succulent
dans la toison d'ébène
de sa noire femelle
Le bousier laborieux,
tandis qu'les fourmis
à l'ouvrage
portent de lourds bagages,
roule sa brune boule
dans les brilndilles qui craquent.
A l'heure de la noire marée
dans l'immense blanc bleu
les cris de lamentin
de nos coeurs malheureux
Sur le vert pâturage
à l'ombre du bocage
la vache à la grâce mamelle
croque du bout des dents
le tendre bouton d'or.
Sous les coups de bâton,
indocile et rebelle,
l'âne freine des quatre fers,
tandis que de gras bonshommes à la chasse
transpirent sur les traces
de l'espiègle lièvre
qui leur pose un lapin,
et court s'offrir à l'aigle
A l'heure de nos tristesses
sur les cimes de nos solitudes
un éclat de diamant
dans le bruissement d'ailes
de nos âmes hirondelles.
Sur le fil coton du canevas du temps,
s'esquisse et se dessine
le portrait des humains
qui savent aimer vraiment.
Les pires souvenirs, les doutes
et les tourments s'effacent
en voyant les pépites, restant,
sur l'grand tamis du temps.